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Artiste remarqué en 2012 au lieu unique avec son immense parterre de
corps réalisé in situ à l’occasion de l’exposition collective La belle peinture est derrière nous, Jérôme Zonder revient aujourd’hui à Nantes pour sa première exposition personnelle dans une institution française.
Diplômé
en 2001 de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, Jérôme
Zonder développe depuis une œuvre virtuose construite au dessin.
Réalisés essentiellement à la mine de plomb et au fusain, ses dessins –
souvent de très grands formats – suscitent chez le regardeur admiration
et effroi.
Dans son travail voisinent Albrecht Dürer, Robert Crumb, Charles Burns,
Otto Dix et Walt Disney pour composer des récits, souvent cruels : « La
narration nous fait entrer dans le dessin, le corps seul nous retient à
la surface. Dessiner pour moi, c’est sans cesse être entre distance et
proximité, figuration et abstraction, attraction et répulsion ».
À
notre invitation, Jérôme Zonder répond par une résidence (janvier-mars
2014) au lieu unique en amont de son exposition (mars-mai 2014). Un
temps et un espace qui vont lui permettre de clore et mettre en scène
une série de dessins – commencée il y a 5 ans – intitulée Jeu d’enfants :
« En 2009, une montée de violence me semblait palpable. J’ai commencé
une série consacrée aux enfants du siècle, âgés donc de neuf ans, autour
du thème de leur anniversaire. La violence, l’enfance, la cruauté,
l’amour (…) J’ai mis en scène des moments d’actualité rejoués par des
enfants (…) Dans quelques années, je dessinerai des adolescents.».
Entre poésie et noirceur, les scènes qui composent cet ensemble
juxtaposent la violence et la terreur de l’histoire (la petite et la
grande) avec l’immédiateté stylistique du dessin d’enfant. On pense
alors aux Désastres de la Guerre de Goya où sévices, tortures et jeux pervers composent un cimetière de chair ; à Orange mécanique de Stanley Kubrick avec les dérives assassines d’Alex Delarge ; à Sade et à ses cabinets de curiosités, etc.
Au lieu unique, la mise en espace du travail repose tout à la fois sur un fil narratif et sur la forme.
Le visiteur rentre dans l’histoire, ressort dans le dessin, rentre dans
l’espace, puis ressort dans l’installation. Une expérience construite à
partir d’une partition dont les éléments ont chacun des valeurs : du
plus négatif au plus positif, du plus dur au plus doux.
Après
avoir traversé une forêt, longé des maisons et découvert près d’une
centaine de dessins, le visiteur quittera l’exposition avec de
nombreuses questions en tête : comment interpréter ces images ? Quel
rapport entretient-on avec la violence quotidienne ? Quels témoins de ce
qui nous entoure sommes-nous ?
Dans l’œuvre de Jérôme Zonder le réel côtoie le réalisme, l’intérieur
voisine avec l’extérieur, l’espace est poreux, les échelles et les
styles s’inversent… le vertige est là.
* A l’invitation de Jérôme Zonder, Blenno die Wurstbrücke fera un live le soir du vernissage.
Artiste du collage – visuel et sonore –, Jérôme Blénno se libère des
contraintes technologiques en modifiant des objets fonctionnant
électroniquement pour en faire autre chose, un autre outil, voir un
autre objet.
Sa musique repose sur des roulements mécaniques qui finissent par devenir dansant !